VISUALIZING THE GIZA PYRAMIDS / GIZEH EN 3D
There is nothing quite like 3D visualization to help solve some of the mysteries that remain in the shadow of the Pyramids.
Rien de tel que de rajouter une dimension dans l’espace numérique pour résoudre les énigmes laissées au pied des Pyramides.
Tapuscrit...
Peter Der Manuelian – Les Égyptiens de l’Antiquité confiaient leur héritage à la pierre, au calcaire, au bois ainsi qu’à d’autres matériaux mais surtout à la pierre, puis au début des années 1900, lors des Grandes Fouilles, les archéologues ont fait passer cet héritage de la pierre aux négatifs sur verre, aux dessins sur papier, aux carnets de notes et voici que dans les années 2000 nous transformons une fois de plus cet héritage en données numériques et que tout prend une forme électronique.
Je me suis toujours demandé comment les Égyptiens de l’Antiquité acceptaient ce concept d’un État unifié et d’un Pharaon que la plupart d’entre eux ne verraient jamais ! Ils se souciaient surtout de leurs champs, de leurs petits villages et jamais ils ne verraient ni le palais ni le Pharaon. Comment pouvaient-ils croire en ce système, accepter ces idéaux religieux, ces Dieux innombrables, payer l’impôt et jurer obéissance au Roi ? L’un des moyens de redonner vie à tout cela, non seulement pour nos étudiants mais pour la recherche, est de recréer des lieux comme les pyramides de Gizeh en 3D. Nous avons les Pyramides, nous avons les temples royaux, nous avons les mastabas de l’aristocratie, des hauts-fonctionnaires, et petit à petit nous construisons tous ces bâtiments en 3D à partir des données archéologiques et nous disposons ainsi d’une modélisation en temps réel. Ça veut dire qu’on peut naviguer dans les profondeurs des chambres funéraires, survoler les Pyramides, pénétrer dans les pièces, voir l’état actuel des choses et leur état au moment de leur découverte lors des Grandes Fouilles de 1912 ou 1920, ou bien on peut tenter de les voir comme elles étaient au moment de la IVe ou de la Ve dynastie.
On peut avoir une vue exceptionnelle sur ces tombes et commencer à comprendre les règles de base et les phases successives, comment ces cimetières se sont développés : ont-ils été construits d’ouest en est ? Ont-ils été construits d’est en ouest ? Se sont-ils groupés autour de certaines branches de la famille royale ou de gens ayant le même type de fonctions administratives ? Pouvoir regarder sous terre et commencer de reconstruire ces chambres funéraires nous permet alors de comprendre dans quel ordre elles ont été bâties.
Comment les Égyptiens de l’Antiquité tenaient-ils le compte de ces centaines de chambres funéraires afin d’éviter de tomber sur une chambre déjà existante ? Un simple exemple : nous avons reconstitué une chapelle funéraire souterraine, cette chapelle a une fenêtre donnant sur l’extérieur, et les peintures qui se trouvent à l’intérieur ont bien entendu beaucoup souffert des pluies qui pénétraient par cette fenêtre. Eh bien, lorsque nous avons reconstitué cette chapelle, nous avons pu montrer que les rayons du soleil pénétrant par cette fenêtre allaient éclairer un endroit tout à fait magique du mur opposé de la chapelle. Cela s’appelle une « fausse porte », focalisant le lieu où les vivants apportent leurs offrandes aux morts. Ce n’est donc qu’en recréant cette chapelle funéraire en 3D que nous avons pu retracer le trajet de la lumière et cela m’a mené à étudier d’autres tombes de Gizeh pour voir si leurs fenêtres étaient aussi orientées vers les espaces sacrés de leurs chapelles et c’est bien le cas. Encore plus intéressant : si les monuments funéraires voisins avaient été construits plus tard, ils auraient arrêté les rayons du soleil, ce qui nous renseigne beaucoup sur la manière dont ces cimetières se sont développés, quelle tombe est venue d’abord, quelle tombe ensuite. Et donc une simple reconstruction en 3D de quelque chose d’aussi simple qu’une fenêtre nous en apprend beaucoup sur le développement et l’organisation de ces tombes aristocratiques à Gizeh…
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Transcript...
Peter Der Manuelian – The Ancient Egyptians committed their legacy to stone, to limestone and wood and of course other materials as well, but it was mostly a stone legacy, and then, in the early 1900s you have the age of the great excavations, and these archaeologists transferred that legacy from stone to glass negatives, to paper drawings, to notes, and other excavation materials, and now here we are in the 2000s, and once again we are transforming that legacy into digital bits! And so everything is coming into electronic form.
In Antiquity, I have always wondered how the Ancient Egyptians bought into this concept of a unified state and to a Pharaoh who most of the Egyptians would never see! So many were worried about their fields, often small villages and they would never see the palace, never see Pharaoh, how would they believe in this system, accept these religious ideals, these many gods and paid their taxes and swear their obedience to the King? So one of the ways to try to bring this alive, not only for students but for research, is to recreate places such as the Giza Pyramids in 3D. We have the Pyramids, we have the royal temples, we have the mastaba tombs, of the elites, the high officials, and slowly we are building all of these buildings in 3D, with links to all the old archaeological data and this is a real time model. And that means that you can navigate down burials shafts, you can fly over the Pyramids, you can go into chambers and you can see things as they are today, as they were when the great excavators found them, in 1912 or 1920, or you can go back to the Fourth or Fifth Dynasty and try to see them that way as well…
You can get a view of these tombs, which is quite unique, and you can start to understand the matrix relationships or the sequences, how these cemeteries developed: Were they built from west to east? Were they built from east to west? Did they cluster around certain branches of the king’s family, or people who had the same types of administrative duties? And when we can look underground and start to reconstruct these burial shafts, then we understand the sequence of these as well.
How did the Ancient Egyptians keep track of the hundreds of burial shafts at Giza, so that they would know not to bump into a shaft that is already existing…? And I’ll give just one example: We recreated one tomb chapel which is under the ground, and this chapel has a window to the outside, and much of the painting had of course suffered inside the chapel because of rain sweeping in through this window. Well, when we reconstructed this chapel, we could tell that the sunlight would stream through this window and illuminate a very magical place on the opposite wall of the chapel. It’s called a “false door,” it’s an offering focus where the living come and bring offerings to the dead. So, only by building this tomb chapel in 3D could we reconstruct the path of sunlight and that led me to investigate other tombs at Giza, and see if their windows also were focused on sacred spaces inside the chapel, and in fact that is the case. It gets even more interesting because if the neighboring tombs outside were built later, they might have blocked the sunlight’s path and that tells you very much about how the cemeteries developed, which tomb came first, which tomb came second. So, a very simple reconstruction of 3D visualization of something as simple as a window can tell you very much about the development and the sequence of the construction of these elite tombs at Giza…
3 min 44 sec
Applying the 3D perspectives to the architectural puzzles of Giza, Peter Der Manuelian, professor of Egyptology at Harvard University and director of the Harvard Semitic Museum, explores the cultural landscape of ancient Egypt.
En appliquant le relief 3D aux puzzles architecturaux de Gizeh, Peter Der Manuelian, professeur d’égyptologie à Harvard et directeur du Harvard Semitic Museum, explore le paysage culturel de l’Égypte ancienne.